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Les fluctuations hormonales

Le sujet qui affecte l'humeur des femmes dont on n'ose à peine parler...

Une valse endiablée

J’ai toujours apprécié le fait d’être une fille. Dans ma famille, je suis la seule. J’ai deux frères et nous n’avons eu que des garçons dans la génération suivante. Pour moi, être une femme a toujours été comme être enveloppée d’une aura d’élégance et de délicatesse mystérieuse. Bien que je sois sans aucun doute hétérosexuelle, je trouve le corps de la femme sublime, avec toutes ses courbes et ses rondeurs empreinte d’une douceur subtile et affirmée. Ainsi, lorsque j’étais enfant, j’avais hâte d’avoir mes premières règles.

Ainsi, à la petite école, lorsque j’étais en sixième année, j’ai remarqué qu’un nouveau livre venait d’apparaître à la bibliothèque scolaire. Il s’agissait d’un bref ouvrage portant sur les transformations physiologiques qui surviennent durant l’adolescence et comment s’y préparer. J’étais fascinée par toute la panoplie de choix qui se présentaient à moi. J’admirais les paquets de serviettes sanitaires individuellement emballés et les tampons qu’on pouvait subtilement cacher dans la poche d’un jeans. J’avais hâte au grand jour où cela allait m’arriver et je voulais être bien préparée.

Malheureusement pour moi, mes premières règles sont survenues alors que j’étais à l’étranger, dans un camp d’équitation, lors des vacances d’été. J’avais alors treize ans et j’étais aux États-Unis dans l’état du Massachussets, durant une vague de chaleur et de canicule. Je n’avais apporté dans mes bagages que d’épaisses serviettes sanitaires. Elles n’étaient pas des plus confortables à porter, surtout lorsqu’on doit galoper une partie de la journée à dos de cheval. Je regardais les autres filles se rafraîchir et s’amuser dans la piscine, trop gênée de leur expliquer pourquoi je ne venais pas nager en leur compagnie, alors qu’il faisait une chaleur suffocante à l’extérieur. C'est dans l'inconfort que j'ai compris qu'il y aurait un prix à payer pour cette féminité désirée et désormais confirmée.


Et le prix à payer de cette féminité n'ai fait qu'augmenter. Douleurs et crampes insupportables dans la vingtaine, gencives saignantes, ballonnements et irritabilité mensuelle dans la trentaine ont été le lot à payer pour bénéficier de ma féminité.


Puis, lorsque je suis devenue de plus en perturbée à la suite de la naissance de mon bébé, mon conjoint a commencé à remarquer qu’il ne se passait pas un mois sans que je tombe peu à peu dans une humeur sombre, morose et surtout agressive. Il a commencé à tenir un calendrier des bonnes journées, ce qui m’a fait penser que mes états d’esprit irréguliers pouvaient peut-être être liés à mon cycle hormonal. Je suis allée consulter une gynécologue pour discuter avec elle de l’ampleur que la variation mensuelle de mes hormones avait sur mon humeur. Étant donné que je prenais déjà des antidépresseurs, elle m’a suggéré de passer à la ménopause chimique, ce que j’ai refusé. J’étais vers la fin de ma trentaine, mais je n’étais pas encore résolue à mettre fin à ce que je considérais être ma féminité.


Sur le site de la médecine de l’Université John Hopkins, il faut observer au moins cinq symptômes parmi la liste suivante durant la plupart des cycles menstruels pour identifier le syndrome de la dysphorie prémenstruelle sévère : une humeur dépressive, la colère ou l’irritabilité, une difficulté à se concentrer, un manque d'intérêt pour les activités autrefois appréciées, une humeur maussade, l’augmentation de l'appétit, l’insomnie ou besoin de plus de sommeil et se sentir dépassé ou hors de contrôle. On peut également observer d’autres symptômes physiques, les plus courants étant les ballonnements abdominaux, la sensibilité des seins et les maux de tête[1]. Chez certaines femmes, les symptômes peuvent s’aggraver avec l’âge et se poursuivre jusqu’à la ménopause. Pour traiter la dysphorie, le site propose les traitements suivants : modifications du régime alimentaire pour augmenter les protéines et les glucides et diminuer le sucre, le sel, la caféine et l'alcool, exercice régulier, la gestion du stress, des suppléments de vitamines (comme la vitamine B6, le calcium et le magnésium), des médicaments anti-inflammatoires, des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), ainsi que les pilules contraceptives.


« Des chercheurs des National Institutes of Health (NIH) ont découvert que les femmes atteintes de PMDD ont un complexe génétique modifié qui traite la réponse du corps aux hormones et aux facteurs de stress. Il s'agit d'une découverte très importante, car elle établit une base biologique pour les troubles de l'humeur du PMDD. Non seulement cette validation concerne les femmes qui vivent avec le trouble dysphorique prémenstruel, mais elle a également d'énormes implications pour les options de traitement nouvelles et améliorées. Et plus récemment, le Dr Peter Schmidt, l'un des principaux chercheurs de l'étude des NIH, a publié des données qui soutiennent la théorie de travail selon laquelle ce sont les changements dans les niveaux d'hormones, et pas seulement les hormones elles-mêmes, qui déclenchent les symptômes du PMDD. »[2]


Dans mon cas, les désagréments n’ont fait qu’augmenter en intensité, pour devenir hors de contrôle au milieu de la quarantaine. J’ai eu mes règles le jour où je suis sortie de ma troisième hospitalisation. J’en ai discuté avec ma psychiatre et elle m’a confirmé que le syndrome prémenstruel pouvait être si sévère qu’il provoquait même des idées suicidaires chez certaines femmes. Je suis donc retournée voir ma gynécologue et j’ai finalement accepté de mettre fin à cette valse hormonale dangereuse, grâce à la ménopause chimique mensuelle. Ceci consiste à recevoir une injection sous-cutanée dans la région de l’utérus. Cette injection quelque peu douloureuse contient une dose de goséréline, qui influence la libération des hormones. Ces injections sont également pratiquées dans certains cas de cancer et d’endométriose. Pour ma part, cela a grandement contribué à stabiliser mes humeurs et j’accueille désormais ma ménopause provoquée comme un véritable cadeau du ciel.

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